Le langage gestuel

Dans un précédent article sur les systèmes de communication augmentatifs et alternatifs (CAA), nous avions déjà évoqué l’existence de quelques apps sur l’iPad ainsi que de leur concrète utilité. Dans le cas de la communication gestuelle, la logique d’aide visuelle persiste et se  matérialise directement sur les mains des interlocuteurs.

Le langage gestuel, explicite par son appellation, est un canal de communication visuel et symbolique. Alors même que cette approche sollicite des capacités visuelles souvent préservées (et même plus importantes que chez certain-e-s neuro-typiques) chez les personnes présentant des troubles du spectre autistique (TSA), elle n’est que trop rarement applicable. En effet, afin de s’inscrire complètement dans une telle méthode de communication, avant de réussir à parler avec ses mains, certains pré-requis sont nécessaires:

• La personne doit avoir des capacités d’imitation
• La personne doit avoir des capacités de planification
• La personne doit avoir des capacités de motricité
• La personne doit avoir des capacités de contact visuel et de motricité fine
• La personne doit avoir des capacités d’initiation
• La personne doit avoir des capacités de mémorisation
• La personne doit avoir des capacités de classification

Quelques points forts:

• Tout comme pour le langage oral, ce système gestuel se trouve toujours… à portée de mains 😉
• Disponible en tous temps et en tous lieux. Bonnes possibilités de décontextualisation et donc de généralisation

Quelques points faibles:

• Impact réduit au seul champ des personnes initiées
• Nécessite un bon niveau d’abstraction (et donc de cognition)

D’autres obstacles se dressent à la mise en place et à l’utilisation fonctionnelle d’un tel mode de communication. Cette stratégie communicative ne permet malheureusement qu’un trop faible niveau d’autonomie des pratiquant-e-s. En effet,  il est compliqué de « parler » un langage gestuel avec des interlocutrices et interlocuteurs non formé-e-s. Sans ce groupe d’initié-e-s, l’interaction ne pourra se développer.

Un bon outil de communication est un outil adapté à la compréhension et aux capacités de la personne qui l’utilise. Il doit pouvoir être en tout point parfaitement fonctionnel dans tous ses contextes d’utilisation. Il doit finalement pouvoir démontrer toute son efficacité dans les moments les plus délicats (stress, peur, incompréhension, frustration, etc.).

Vous l’aurez compris, un outil adapté est un outil individualisé à chaque individu. Malgré ses limites, le langage gestuel a le mérite d’utiliser les compétences visuelles des personnes autistes (entre autres). Selon certain-e-s études, sa pratique stimulerait des zones cérébrales identiques lors de l’utilisation du langage oral.

Voici quelques liens pour explorer cette piste langagière:

• Le dictionnaire de langue des signes française
• Signe avec moi?
• Monica Company’s
• La langue des signes
• Sématos

En espérant que l’ensemble du travail décrit dans cet article puisse donner des idées, de l’espoir, ou encore des pistes de travail en faveur de la neurodiversité, n’hésitez pas à partager avec nous vos propres références et stratégies!

Si vous aimez, merci de le partager!