Scénarios sociaux

L’essentiel de la méthode :

Selon Carol Gray, un scénario social type devrait se composer d’énoncés courts, clairs et personnalisés à la personne autiste accompagnée. Le scénario peut être construit sous différentes formes (roman-photo, vidéo, dessins animés interactifs (voir à ce sujet notre article sur nos principales apps utilisées au quotidien), phrases écrites, pictogrammes, textes enregistrés, etc.). Cependant, quelque soit sa forme utilisée, un scénario social doit bien être composé d’énoncés spécifiques répondant à différentes fonctions.

En d’autres mots, un scénario social devrait contenir de manière systématique :

Pour illustrer clairement la situation, il est important que la personne autiste puisse facilement comprendre les éléments contextuels de l’histoire. Par exemple les lieux et les personnes concernées par l’histoire, les antécédents impliqués, les moments (de la journée/semaine) ciblés, tout ce que l’on entend ou voit dans un contexte, etc. En définitive, toute la dimension concrète et contextualisée de l’histoire.

Pour expliquer clairement et positivement le comportement social attendu dans la situation travaillée. Afin de garantir la faisabilité des objectifs visés leurs réussites et le maintien de l’estime de soi de la personne autiste, il est important de n’utiliser qu’un énoncé directif pour 2-5 énoncés descriptifs et perspectifs 😉

C’est ici qu’intervient le concept de la théorie de l’esprit. Les indices dans ces énoncés permettent à l’enfant de mieux comprendre l’impact de son comportement sur son propre état émotionnel et celui de son environnement social.

Le scénario social pourrait aussi contenir de manière complémentaire:

Parfois utilisés pour permettre l’identification des ressources à disposition pour contrôler la bonne exécution du scénario (comportement attendu)

Parfois utilisés pour mettre en avant les éléments pertinents de la séquence.

Parfois utilisés pour indiquer les aides humaines à disposition et leur mode d’activation dans l’environnement.

Parfois utilisés pour stimuler l’exploration d’hypothèses de suite d’histoire.

Une nouvelle fois, si l’histoire sociale présentée à l’enfant est réalisée par des phrases écrites ou en oral, il faut qu’elles soient courtes, simples et tournées à la première personne du singulier.

L’objectif d’une intervention n’est pas de mettre l’enfant en situation d’échec, cela va de soi 😉 . De ce fait, il semble raisonnable de:

commencer par un scénario social réussi.

Si votre enfant sait parfaitement dire bonjour à la maîtresse, commencez par celui-là avant d’attaquer un autre scénario où il faudra essayer de dire bonjour aux commerçants. 😉

Nous ne rappellerons jamais assez la nécessité d’avoir des scénarios sociaux clairs, explicites, individualisés aux réalités des personnes concernées et à leur niveau cognitif. Pour plus d’efficacité lors de l’apprentissage d’un nouveau comportement social, l’enfant doit toujours pouvoir avoir accès à son exemple illustré à tout moment. Comme pour toute « bonne » intervention, le but de cette approche est d’estomper peu à peu la présence du scénario social du moment que le comportement enseigné devient acquis et généralisé à moyen terme.

On peut coupler cette intervention avec un entraînement à la théorie de l’esprit qui vise à pallier un potentiel déficit de la fameuse ToM (theory of mind) en améliorant l’empathie et la perspective sociale. Cet entraînement se fait habituellement par des vidéos ou en assistance par ordinateur.

A découvrir aussi :

Comme nous venons de le voir, Carol Gray s’est intéressée aux scénarios sociaux de la vie quotidienne. Elle a aussi rédigé un ouvrage sur les façons d’apprivoiser la jungle de la cour de récréation et un autre écrit sur les conversations en bandes dessinées.

Dans ce dernier ouvrage, une nouvelle fois l’auteure se base sur un principe bien connu en autisme depuis que l’approche TEACCH l’a démontré au monde entier:

les personnes présentant des TSA ont une meilleure compréhension du monde au travers du canal visuel.

C’est donc en toute logique que cet ouvrage se base sur cette dernière conviction au travers de son approche des conversations au travers de bulles visuelles comme dans des bandes dessinées. Alors même que cet outil nécessite tout de même un certain niveau de fonctionnement cognitif… (tout comme les précédents) il en reste qu’il permet clairement de rendre certaines dimensions langagières plus concrètes. Telles que le tour de rôle, l’intentionnalité de la communication ainsi que les leurres de la langue orale (avoir une peur bleue, être dans la lune) etc.

En définitive, l’outil des scénarios sociaux traduit les implicites et complexités sociales du quotidien pour les mettre à la portée de la pensée autistique. Un moyen efficace pour traiter l’algorithme des interactions sociales et leurs résultantes 😉

Vous avez reçu un diagnostic de TSA ou connaissez une personne qui en a reçu un? Vous êtes au bénéfice de bonnes compétences cognitives mais vous confrontez systématiquement à des incompréhensions dans les moments d’interactions sociales? Et si vous profitiez des exercices proposés sur ce site pour apprendre un peu mieux comment mettre en place des comportements socialement adaptés? 😉